La ville a fait l’objet de nombreuses fouilles archéologiques au cours des dernières décennies. Parmi les différents sites archéologiques, celui des fours de potiers du Châtigny à Luxeuil est le premier à avoir été protégé et valorisé.
La découverte des fours de potiers
En 1881, la découverte fortuite d’un moule de poterie au sud de l’actuel hôpital indique la présence à Luxeuil d’un atelier de céramiques gallo-romain. En 1978, la ville autorise le début des sondages au sommet de la colline du Châtigny. Le GRAL (groupe de recherches archéologiques de Luxeuil) mené par Philippe Kahn, historien local, découvre un premier four en 1980. Les fouilles se poursuivent jusqu’en 1988. Les archéologues ont mis au jour neuf fours de potiers au total. La même année, le très bon état de conservation des vestiges leur vaut un classement aux monuments historiques.
Les fours de potiers et leur production
La présence d’une officine de potiers à cet emplacement s’explique par :
- L’existence du pôle urbain antique de Luxovium
- La venue de curistes et de pèlerins recherchant les bienfaits des sources chaudes
- L’abondance des matières premières à proximité (argile ferrugineuse, eau et bois pour la combustion)
- L’utilisation locale des poteries, mais aussi leur diffusion dans toute la Séquanie (actuelle Franche-Comté)
L’atelier possède une organisation particulière. Parmi les neuf fours de forme circulaire et rectangulaire, huit sont regroupés autour d’une même aire de chauffe datée du Ier siècle après J.-C. Après un siècle de production, ils ont été utilisés pour la dernière fois durant la seconde moitié du IIe siècle après J.-C.
L’atelier produisait principalement des céramiques à paroi fine et des céramiques communes. Ces dernières étaient utilisées directement dans les cuisines, mais on les retrouvait également sur les tables.
Les archéologues ont découvert un autre type de céramique qui composait des services de table raffinés : la sigillée. Elle est caractérisée par son aspect satiné, sa couleur rouge-orangée due au fer présent dans l’argile, et ses décors liés à la mythologie gréco-romaine (divinités, faune et flore). Les décors étaient en relief ou en creux, réalisés avec des poinçons et des sceaux, ou à l’aide de moules avec une matrice en cire. Au Châtigny, malgré les deux fours dédiés à leur production, ces poteries restent minoritaires.
Les vestiges à Luxeuil-les-Bains
Aujourd’hui, une structure moderne abrite les fours de potiers du Châtigny pour les protéger et les valoriser. Les céramiques et les autres artefacts retrouvés sur le site archéologique sont exposés au musée de la Tour des Échevins.
Le site archéologique du Châtigny est ponctuellement ouvert lors de certaines visites guidées et d’événements culturels. Se renseigner auprès de l’Office de Tourisme.