Située au sud de Luxeuil-les-Bains sur la commune de Saint-Sauveur, la BA116 « Lieutenant-colonel Tony Papin » est une figure importante de l’histoire et de l’économie de Luxeuil.

Les origines de la BA116 de Luxeuil

Le terrain d’aviation de la ville de Luxeuil-les-Bains est l’un des plus vieux de France. En septembre 1911, le ciel de la Haute-Saône voit arriver ses premiers aéroplanes. Ils seront associés aux Grandes manœuvres de l’Est.
En 1912, l’aérodrome déménage à son emplacement actuel sur un carré de 200 hectares, qui ne cessera de s’étendre. Le terrain d’aviation de Luxeuil / Saint-Sauveur a été utilisé pour la première fois, durant la Grande Guerre, le 1er avril 1916. C’est en effet un endroit stratégique qui permet d’aller explorer les frontières vosgiennes voisines.
Au début de la Première Guerre mondiale, de nombreux américains ont répondu présent à « l’Appel aux étrangers amis de la France » lancé par un groupe d’écrivains. Ils ont constitué une escadrille américaine mise au service du gouvernement français, la N 124 également appelée l’escadrille « La Fayette ».

Kiffin Rockwell (2e sur la gauche), membre de l’escadrille « La Fayette » enterré à Luxeuil

L’entre-deux-guerres

Entre 1919 et 1923, Luxeuil voit arriver de nombreuses escadrilles qui formeront le 22e régiment d’aviation de bombardement de Nuit (RABN). Le terrain ne sera ensuite plus guère utilisé et deviendra un terrain d’entraînement et de secours puis un terrain de manœuvres en 1931. À cette époque il n’existait aucune installation. Seule une piste en herbe sur une ligne droite Baudoncourt – Saint-Sauveur et des baraquements de fortune étaient présents. Sans logement, les pilotes et personnels doivent alors loger chez l’habitant ou encore à l’hôtel. Les premiers travaux d’amélioration se font en 1939.

La BA116 de Luxeuil – Saint-Sauveur en 1939 – 1945

Suite à l’armistice de juin 1940, le terrain est occupé par les Allemands, à partir du mois de juillet. Des écoles de pilotage s’installent. De nombreux pilotes allemands survolent les terres haute-saônoises. Il y eut pendant l’occupation du terrain plus d’une centaine d’accidents d’avion, qui entraînèrent la mort de plus d’une soixantaine d’allemands et occasionnèrent de nombreux blessés. La libération du pays de Luxeuil et du terrain les 16 et 17 septembre 1944, voit le retour d’avions alliés. Après la guerre, le terrain de Luxeuil se met en sommeil pendant quelques années.

La base moderne

C’est en 1950 que la réalisation d’une grande base aérienne OTAN est décidée. Un projet impulsé par le Ministre de l’Air de l’époque, mais aussi maire de Luxeuil-les-Bains, monsieur André Maroselli. Les travaux débutent en 1951, parallèlement à la construction des pistes. Le 22 novembre 1953, la base aérienne de Luxeuil-les-Bains est inaugurée. Elle sera baptisée le 10 juillet 1958 « Lieutenant-colonel Tony Papin ». Elle a pour mission la défense aérienne.

Le Lieutenant-colonel Tony Papin

La base nucléaire

L’année 1964 est une année de restructuration pour les forces aériennes françaises. La France se dote de l’arme de dissuasion afin d’acquérir son indépendance. Pour assurer la mission principale de défense aérienne et de couverture de la base, Luxeuil-les-Bains se dote également d’un dépôt – atelier de munitions spéciales abritant l’arme nucléaire. La base aérienne 116 acquiert la double vocation nucléaire : stratégique et tactique. Un escadron de protection sol-air est mis en place pour protéger la base détenant la bombe atomique.

Aujourd’hui

Alors engagé en Libye au sein de l’opération Harmattan, l’illustre escadron de chasse 2/4 « La Fayette » rejoint la base aérienne d’Istres.  La BA 116 accueille depuis 2015 la 2e escadre de chasse et ses Mirage 2000-5F.